Le Burundi, petit pays d’Afrique de l’Est, est reconnu pour sa production de thé de qualité. Introduite dans les années 1930, la théiculture s’est développée au fil des décennies pour devenir une source de revenus importante pour le pays. Cependant, cette filière fait face à plusieurs défis qui pourraient mettre en péril son avenir.

Histoire et expansion de la théiculture au Burundi

C’est en 1931 que les premiers théiers ont été introduits au Burundi, à la station de recherche agronomique de Gisozi. Il faudra toutefois attendre 1963 pour que la culture du thé se répande en dehors des centres de recherche. Les conditions climatiques et les sols acides des régions du Mugamba et du Mumirwa, à l’est et à l’ouest du pays, se sont avérés particulièrement propices à la production du thé.

L’Office du Thé du Burundi (OTB) a été créé pour encadrer et développer ce secteur. Grâce à des investissements importants, la filière théicole a connu une croissance significative. Actuellement, le Burundi compte plusieurs usines de transformation du thé, réparties dans les zones de production.

Processus de production et commercialisation

La production de thé au Burundi implique la culture des théiers, la cueillette des feuilles vertes, leur transformation et leur commercialisation. Plus de 40 000 théiculteurs burundais livrent leurs récoltes aux usines de L’OTB. Les ventes se font deux fois par mois, mais les paiements ne sont effectués que six fois par an. Cette organisation vise à assurer un revenu régulier aux producteurs.

Le thé noir représente la principale production du Burundi. Cependant, des efforts de diversification sont en cours pour inclure des thés verts et des thés spéciaux. La majeure partie du thé burundais est destinée à l’exportation, les ventes internationales étant réalisées via la plateforme de Mombasa, au Kenya.

Avantages de la filière théicole pour le Burundi

  • Revenus d’exportation : Le thé constitue la deuxième culture d’exportation du Burundi après le café. Les devises générées par ses ventes contribuent à la balance commerciale du pays.
  • Emploi et lutte contre la pauvreté : La filière thé procure des emplois directs et indirects à des milliers de Burundais, contribuant à la subsistance de nombreuses familles en milieu rural.
  • Développement des infrastructures : Le développement de la théiculture a entraîné l’amélioration des routes, des réseaux d’approvisionnement en eau et en électricité dans les zones concernées.

Les défis de la filière théicole burundaise

  • Fluctuation des prix : Le prix du thé sur le marché international est soumis à des fluctuations importantes, ce qui affecte la stabilité des revenus des producteurs.
  • Changement climatique : Les variations climatiques impactent les rendements et la qualité de la production. Sécheresses et pluies irrégulières fragilisent les plantations.
  • Vétusté des équipements et des usines : Le manque d’investissements dans la modernisation des outils de production limite la capacité du Burundi à être compétitif et à diversifier sa production.
  • Concurrence internationale : Le Burundi fait face à une concurrence accrue de la part de grands producteurs de thé comme le Kenya, l’Inde ou le Sri Lanka.

Perspectives d’avenir et solutions potentielles

Malgré ces défis, il est possible pour le Burundi de maintenir et même d’augmenter sa production de thé tout en améliorant sa qualité. Voici quelques pistes de solutions :

  • Investissement dans la modernisation : Réhabiliter les usines, acquérir des équipements de pointe et former le personnel permettrait d’augmenter la productivité et de garantir une meilleure qualité de thé.
  • Diversification et valeur ajoutée : Encourager la production de thés verts, de thés biologiques et de thés spéciaux pourrait permettre au Burundi de se démarquer et d’accéder à de nouveaux marchés.
  • Développement du marché local : Promouvoir la consommation de thé au niveau national réduirait la dépendance par rapport aux exportations.
  • Pratiques culturales durables : L’adoption de techniques agroécologiques préserverait les sols, protégerait l’environnement et pèserait en faveur du thé burundais auprès des consommateurs soucieux de l’éthique.

Conclusion

Le thé burundais, reconnu pour sa qualité exceptionnelle, est un élément important de l’économie et de la culture du pays. Cependant, la filière théicole fait face à des défis importants qui menacent sa pérennité. Pour assurer un avenir durable à cette production, des efforts concertés sont nécessaires pour moderniser les infrastructures, diversifier la production, développer le marché local et adopter des pratiques culturales durables.


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